L’atténuation des réponses inflammatoires lors d’infections virales, comme la COVID-19, est un enjeu majeur pour les personnes présentant des problèmes respiratoires. Une équipe dirigée par le professeur Pierre Blier mène des travaux de recherche afin de diminuer l’induction inflammatoire des virus grâce aux mitochondries.

« Les réponses inflammatoires sont amplifiées chez certains patients et mènent à des conditions pathologiques extrêmes, comme le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) ou des complications cardiovasculaires. Quoique les mécanismes précis de cette induction des processus inflammatoires soient encore inconnus, il est très probable qu’ils impliquent les fonctions mitochondriales, puisque les mitochondries sont des modulatrices primaires des inflammations », explique le professeur Blier.

Les mitochondries sont des organites responsables de la consommation de l’oxygène et de la génération de l’énergie utilisable dans les cellules. « Dans ce contexte, le fait de court-circuiter la réponse mitochondriale et son implication dans la modulation de l’inflammation semble une approche prometteuse pour atténuer les réponses extrêmes », observe le professeur en biologie qui est un spécialiste du vieillissement cellulaire.

Avec son équipe formée de la professeure en génétique France Dufresne et du chercheur du Centre d’aide à l’innovation par la recherche Claude Belzile, de l’UQAR, du cardiologue Jean-Claude Tardif, de l’Institut de cardiologie de Montréal, et du rhumatologue Claude Blier, de l’Hôtel Dieu de Lévis, le professeur Blier va analyser la réponse des mitochondries comme cibles d’intervention pour diminuer l’induction d’un virus.

« Nous allons travailler sur deux modèles cellulaires issus des deux tissus réputés pour être les cibles des complications morbides résultantes des infections à la COVID-19. À l’issue du projet, nous aurons précisé le rôle du métabolisme des dérivés réactifs de l’oxygène (produits des mitochondries qui stimulent l’inflammation) dans le contrôle de l’inflammation, vérifié si des molécules réputées anti-oxydantes ou anti-inflammatoire peuvent prévenir l’induction de l’inflammation et validé la pertinence de cibler les mitochondries pour prévenir la sur-induction de l’inflammation des voies respiratoires et des endothéliums vasculaires », indique le professeur Blier.

L’équipe de chercheuses et de chercheurs a obtenu un financement de 50 000 $ du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) pour mener ses travaux. Le projet de recherche va se dérouler jusqu’à l’été 2021. Mentionnons que SCFPharma (Samuel Fortin) et IsoBioKem (Bertrand Guénard) sont partenaires du projet.