C’est au hasard d’un emploi temporaire que Marie-Ève Lajeunesse-Mousseau a découvert la Ville de Rimouski. Aujourd’hui diplômée au baccalauréat en histoire, elle a décidé de poursuivre ses études à la maîtrise afin d’apporter un nouvel éclairage sur l’impact des Sœurs du Saint-Rosaire sur les communautés autochtones de l’Est-du-Québec. Un sujet qui lui permet de faire des liens entre l’histoire autochtone et celles des femmes et des mouvements sociaux.

Dirigée par la professeure Karine Hébert et codirigée par le professeur Maxime Gohier, Mme Lajeunesse-Mousseau a développé son intérêt pour les Sœurs du Saint-Rosaire lors de son baccalauréat. « J’ai alors appris à voir différemment les congrégations féminines. Loin de l’image docile et soumise qu’on leur connait souvent, les femmes qui choisissaient de devenir religieuses pouvaient trouver dans les ordres des opportunités de s’accomplir, voire un lieu d’émancipation, et surtout, une position d’influence dans la société québécoise », explique l’étudiante.

Le rôle joué par les communautés religieuses féminines dans l’histoire du Québec intéresse particulièrement l’historienne. « Ce rôle est souvent occulté dans les discours qui accordent une plus grande place à l’État et à la hiérarchie masculine de l’Église. Ainsi, alors que les Sœurs du Saint-Rosaire ont été impliquées à travers leur mission d’enseignement dans le processus de développement régional de l’Est-du-Québec, la teneur de leurs actions et de leurs interventions restent malheureusement méconnue. Leur position dans les communautés autochtones l’est plus encore. »

C’est précisément sur ce volet de la mission des Sœurs du Saint-Rosaires que portera la maîtrise de Mme Lajeunesse-Mousseau. « Les études sur l’histoire des réserves dans l’Est-du-Québec insistent surtout sur le rôle joué par l’État ou les missionnaires masculins. Mais on ne sait presque rien de celui des religieuses, de leurs prérogatives, de leur agentivité et de leur champ d’action dans les réserves. Elles étaient pourtant plus nombreuses dans les communautés autochtones que leurs confrères missionnaires », poursuit l’historienne qui compte étudier en profondeur les archives de la congrégation des Sœurs du Saint-Rosaire.  

L’histoire est un domaine qui a toujours passionné l’étudiante originaire de la région de Montréal. « J’ai toujours eu des intérêts diversifiés. J’aime la science politique, la philosophie, l’anthropologie et la littérature. L’étude de l’histoire me permet d’intégrer toutes ces disciplines et c’est ce qui en fait, pour moi, un domaine si riche. J’ai aussi une pratique engagée de l’histoire qui me permet de faire des liens concrets entre mes sujets d’étude et l’activisme et le militantisme qui m’animent dans ma vie de tous les jours. »

Tout au long de ses études en histoire, Marie-Ève Lajeunesse-Mousseau a fait preuve d’un engagement remarquable dans la vie étudiante. Elle a d’ailleurs participé à la fondation du comité féministe de l’UQAR de même que dans l’association LGBTQIA2S+ de l’Université, ID-Est, et dans l’organisation de la Semaine de la célébration de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres. Elle a également assumé le poste de vice-présidente aux affaires externes de l’AGECAR en plus de siéger à la commission des études et à la sous-commission des études, au comité de discipline de l’Université et au comité de négociation du Syndicat des étudiants et étudiantes salarié-e-s de l’Université du Québec à Rimouski (SEES-UQAR).

« Depuis mon arrivée à l’UQAR, j’ai été impliquée dans une foule de projets et de comités. La taille de l’UQAR permet un esprit de communauté qui me plaît et la vie étudiante n’en est que plus vibrante. Je suis présentement impliquée comme représentante des cycles supérieurs à l’Association des étudiantes et des étudiants en histoire (AEEH), membre du comité organisateur du colloque étudiant Kaléidoscope et membre du comité d’édition de la revue Laïus. Je siège aussi au comité modulaire de la maîtrise en histoire et au comité de lutte contre les violences à caractère sexuel de l’UQAR », mentionne Mme Lajeunesse-Mousseau.

C’est l’obtention d’un emploi temporaire, en 2015, qui a attiré l’étudiante à Rimouski. « J’ai découvert Rimouski avant de découvrir l’UQAR », précise-t-elle. « Après avoir passé un été dans la ville pour y travailler, il m’était devenu impossible de la quitter. J’y ai rencontré des gens extraordinaires et un milieu de vie stimulant, vivant et humain. J’ai choisi de rester, et de m'inscrire à l’Université, deux semaines à peine avant le début des cours! C’est une décision spontanée que je n’ai jamais regrettée. L’UQAR offre un environnement très chaleureux. »

Marie-Ève Lajeunesse-Mousseau a eu la piqûre pour l’histoire pendant son baccalauréat en histoire à l’Université du Québec à Rimouski après avoir complété un diplôme d’études collégiales en danse au Cégep Saint-Laurent. Elle envisage d’ailleurs de poursuivre au doctorat après sa maîtrise. « Une maîtrise en histoire permet une foule d’avenues. Pour le moment, il y a deux options qui se dessinent : soit je poursuis au doctorat, soit je travaille dans le milieu culturel ou communautaire. Comme j’ai entrepris ma maîtrise cette année, j’ai encore bien du temps pour me décider », conclut-elle. 

En savoir plus sur ce programme? Participez à une séance d’information lors des portes ouvertes virtuelles de l’UQAR : www. uqar.ca/visitez