Une station de recherche visant à mieux comprendre la signature acoustique des navires a récemment été déployée au centre du chenal Laurentien, au large de Rimouski. Unique au monde, ce projet de près de 6 M$ favorisera une meilleure cohabitation entre les activités des armateurs et la faune marine.

Installée à 350 mètres de profondeur, la station de recherche permettra de mesurer le bruit généré par les navires des partenaires du projet à l’aide de nombreux hydrophones. « L’installation de la station a nécessité des mois de planification, de conception et de concertation. Par son caractère unique qui inclue la mesure simultanée sur les différents hydrophones et la transmission des données en temps quasi-réel, en plus de mesures vibro-acoustiques à l’intérieur même des navires de nos partenaires, la station servira de modèle partout dans le monde », souligne le directeur de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER-UQAR), Guillaume St-Onge.

(Photo : Charles Massicotte)(Photo : Charles Massicotte)Ce projet d’envergure de l’ISMER-UQAR et d’Innovation maritime est réalisé en étroite collaboration avec les entreprises OpDAQ Systèmes et Multi-Électronique qui ont dirigé le design, la conception et la fabrication des mouillages. Le navire de recherche Coriolis II a été utilisé pour le déploiement de la station dans la semaine du 19 juillet dernier et la station est maintenant opérationnelle.

 « Les travaux nous permettrons de recueillir des données sur le bruit généré par les navires partenaires afin de trouver des moyens concrets pour réduire leur impact sonore sur la faune marine. C’est en ciblant les sources du bruit que nous serons en mesure de le réduire », indique le directeur d’Innovation maritime, Sylvain Lafrance.

Une douzaine de personnes sont mobilisées par ce projet novateur. L’équipe de l’ISMER-UQAR concentrera ses travaux sur la mesure et l’interprétation des signatures acoustiques. Ces signatures fournies en temps quasi-réel aux armateurs partenaires du projet serviront de base à une activité de recherche visant à déterminer les liens entre les signatures acoustiques, les caractéristiques du navire et ses conditions d’utilisation. L’équipe d’Innovation maritime mènera quant à elle des travaux à bord des navires. Elle fera notamment des diagnostics sonores, en documentant les sources de bruit et de vibration, les chemins de propagation et les fonctions de transfert vers le milieu. La combinaison des résultats permettra de proposer des solutions de réduction du bruit, de les mettre en œuvre et de mesurer leur efficacité.

(Photo : Éric Perreault)(Photo : Éric Perreault)Les travaux de recherche seront menés jusqu’au printemps 2024. Transports Canada (2,5 M$) et le ministère de l’Économie et de l’Innovation (1,5 M$) sont partenaires de ce projet qui regroupe aussi les armateurs Canada Steamship Lines, Algoma, Fednav et Desgagnés de même que la Société de développement économique du Saint-Laurent (SODES).