Originaire d’un village dans la montagne valaisanne en Suisse, Ophélia Perrin a étudié à l’Université de Fribourg où elle a réalisé son baccalauréat. Diplôme en poche, elle se dit que « ce serait sympa de voir autre chose », explique l’étudiante qui débuta sa maîtrise en éducation à l’UQAR au campus de Lévis en pleine pandémie en septembre 2020. Son choix se tourne naturellement vers le Québec, « un pays de cœur » pour sa famille et elle.

Ophélia n’était alors âgée que de trois ans lorsque son père, qui était enseignant, et la famille de quatre enfants décident d’échanger travail, maison et voiture avec une enseignante et sa famille résident dans l’arrondissement de Charlesbourg à Québec. « On a beaucoup aimé la culture ». Ils y reviendront en 2010, puis en 2018.

Déjà, pendant son baccalauréat, elle a voulu venir vivre un trimestre outre-Atlantique, à nouveau à Québec ou ses environs. « J’aime beaucoup cet endroit. Une amie qui connaissait quelqu’un à l’UQAR, m’a mise en contact avec la conseillère au recrutement des étudiants étrangers, Vicky Jean. En visio, elle m’a expliqué comment ça serait possible de le faire. À la fin du baccalauréat, on a évalué les possibilités pour y faire ma maîtrise. […] Puis, j’ai choisi Lévis ».

Un heureux hasard conduira Ophélia à choisir les sciences de l’éducation. « Il y avait, à mon université, des journées de rencontres pour décider où l’on peut s’inscrire. Le matin, deux représentations s’offrent à moi : la psychologie et, tiens, les sciences de l’éducation. Au hasard, je suis allée voir ce que c’étaient. À la sortie, je me suis dit que c’est ça que je veux faire ».

« Je m’étais penchée sur la bienveillance éducative lors de mon baccalauréat; les solutions m’intéressaient, pas uniquement les problèmes. Sortir un peu du cadre ». Dirigé par la professeure Rakia Laroui, son projet de mémoire de recherche s’intéresse aux représentations du personnel enseignant et des parents par rapport aux cours d’éducation à la sexualité au secondaire.

Arrivée au Québec en janvier 2021, l’UQAR l’a séduite par la disponibilité des professeurs, l’accompagnement, les services et le soutien qu’elle a reçus. « C’est une famille. On accorde beaucoup d’importance à la santé mentale et physique pour la réussite. » Amoureuse de l’art, du dessin, des musées et des voyages, Ophélia Perrin adore la danse; elle participe à son premier championnat du monde à l’âge de 15 ans.

« Vouloir faire mes études au Québec, c’était à la fois l’envie de voir autre chose que la Suisse, prendre de la distance, à la fois de venir ici. Dans un milieu paisible. Je sais que les gens sont super accueillants. Le Québec est une référence dans le domaine de l’éducation. J’y apprendrai certainement quelque chose de différent, une approche différente sur ce que j’ai vécue avant », soutient Ophélia. Elle a d’ailleurs contribué à combler le manque de personnel enseignant dû à la COVID en effectuant des remplacements dans les classes en Suisse pendant un trimestre réalisé à partir de son pays d’origine en raison de la pandémie. « J’avais l’impression de vivre une double vie, en suivant un cours à distance pendant la nuit, en enseignant le jour », rigole-t-elle.

Quel rêve entretient-elle pour son cheminement professionnel? « J’aimerais beaucoup mettre à profit mes connaissances pour la population. Quand je vois mes professeurs devenus experts dans leur domaine, j’ai le goût de faire comme eux. […] Ici au Québec ou en Suisse ». Déjà, elle est pleinement engagée à son établissement universitaire, faisant partie du comité des étudiants internationaux, le ICE UQAR, ainsi qu’en tant que membre du comité de programme en sciences de l’éducation de l’UQAR.

Une expérience marquante au Québec? Elle lance à la blague que les Québécois ont « totalement dénaturalisé la raclette », car certains l’accompagnent de vin rouge et que « le fromage suisse qui n’a de suisse que le nom ». Conciliant travail et études, Ophélia œuvre en restauration dans une pizzeria bien connue de la région. Elle invite les personnes caressant un projet d’étude à l’international « à sortir de sa zone de confort, essayer d’autre chose. Cela permet de s’enrichir et de vivre de nouvelles expériences. Réaliser des études ici, c’est un peu comme voyager pendant deux ans ».