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Portail web et capsules vidéo : de nouveaux outils inédits en appui à la résilience des communautés du Québec maritime

Érosion côtière à Sept-Iles après la tempête de décembre 2010 (LDGIZC-UQAR)

Avec la nouvelle mouture de son Système intégré de gestion de l’environnement côtier, le SIGEC Web, le Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières de l’UQAR dote les municipalités du Québec maritime d’outils d’aide à la décision pour mieux s’adapter aux changements climatiques et augmenter leur résilience face aux aléas côtiers. L’équipe propose aussi une série de neuf capsules vidéo dynamiques et vulgarisées pour découvrir comment le projet Résilience côtière a contribué à enrichir cette boîte à outils pour mieux soutenir le développement durable des zones côtières de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent.

Le SIGEC Web : un géoportail complet sur les côtes du Québec maritime

SIGEC Web – Carte thématique « Le Québec maritime en images »SIGEC Web – Carte thématique « Le Québec maritime en images »Créé en 20031 par le Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières (LDGIZC), le Système intégré de gestion de l’environnement côtier (SIGEC Web) est une plateforme en ligne de cartographie, d’analyse, de diffusion et de partage de connaissances sur le milieu côtier, qui permet d’accéder à une foule de renseignements sur les littoraux de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent. Une refonte majeure entreprise il y a quelques années a permis de tout revoir de fond en comble : les données et les cartes ont été mises à jour, l’interface repose maintenant sur des technologies plus récentes et les fonctions ont été optimisées pour une expérience plus conviviale, incluant la possibilité pour les utilisateurs de créer des tableaux de bord personnalisés.

Dans le SIGEC Web, l’information se présente sous forme de cartes thématiques, dans un cadre de référence structuré et homogène. Cette plateforme dynamique permet de visualiser différents types d’informations issues de nombreuses sources sans qu’il soit nécessaire de recourir à des logiciels spécialisés. Il s’agit d’un avantage majeur pour les municipalités, les MRC et les communautés des Première Nations, qui ne disposent pas toujours de tels logiciels ou de l’expertise pour les utiliser. C’est d’ailleurs précisément à leur intention que le grand projet Résilience côtière: Développement d’outils d’adaptation à l’érosion côtière pour les municipalités du Québec maritime a été réalisé, ce qui a permis d’enrichir le SIGEC Web de plusieurs nouveaux types de données et produits cartographiques.

Même si les fonctions avancées du SIGEC Web ne sont pas accessibles à tous, plusieurs cartes peuvent être consultées librement sur Internet, dont les types de côtes, les types d’écosystèmes côtiers, la dynamique hydrosédimentaire et le portrait socio-économique et démographique de la zone côtière (bit.ly/SIGECWeb-AL). Les visiteurs y découvriront également « Le Québec maritime en images », une extraordinaire collection de plus de 300 000 photographies des côtes de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, acquises lors de survols héliportés effectués entre 2010 et 2021 pour caractériser les côtes et documenter leur évolution2.

Le Projet Résilience côtière et les nouveaux outils du SIGEC Web

Le professeur Pascal Bernatchez. Le professeur Pascal Bernatchez. La grande diversité des côtes du Québec maritime entraîne des défis très différents pour les communautés aux prises avec l’érosion côtière. Entre 2017 et 2021, le LDGIZC et la Chaire de recherche en géoscience côtière ont réalisé le projet Résilience côtière: Développement d’outils d’adaptation à l’érosion côtière pour les municipalités du Québec maritime. Ce vaste projet multidisciplinaire de recherche-action visait à réduire la vulnérabilité des communautés et des écosystèmes à l’érosion côtière, en documentant précisément toutes les particularités du territoire et en développant des outils d’aide à la décision adaptés aux réalités du Québec maritime.

Dès les premières étapes du projet, les acteurs clés du domaine municipal et des organismes régionaux ont été appelés à s’impliquer pour co-construire le programme de recherche et soutenir son développement et sa réalisation. Au total, 24 MRC, 123 municipalités côtières, 10 communautés autochtones 2 ministères fédéraux, 6 ministères provinciaux, 5 organisations autochtones et 12 organisations de protection de l’environnement ont participé au projet. Cette participation a impliqué plus de 1000 personnes, dont des élus, des professionnels et de nombreux résidents côtiers, rencontrées lors d’ateliers et d’entretiens tenus aux différentes phases du projet. Le programme de recherche a ainsi été développé de manière à considérer la zone côtière du Québec comme un écosociosystème, englobant les aspects écologiques, culturels et socio-économiques, tout autant que leurs interrelations.

Le professeur Guillaume Marie.Le professeur Guillaume Marie.

La première phase du projet Résilience côtière consistait à caractériser l’environnement côtier de façon très détaillée. Une cartographie à haute résolution des types de côtes, des écosystèmes côtiers et des usages du territoire côtier a été réalisée sur les 4200 km de littoral situés à l’est des communautés urbaines de Québec et de Lévis. L’analyse de ces données combinées à celles acquises par l’UQAR depuis plus de 20 ans, comme le suivi annuel de l’érosion côtière, les données de vagues, etc., a ensuite permis de mettre en œuvre des outils d’intérêt stratégique pour la gestion de la zone côtière. Mentionnons ici le calcul de l’exposition potentielle à l’érosion côtière pour 30 000 bâtiments, 1390 km de routes et 170 km de voies ferrées; un indice de vulnérabilité à l’érosion côtière basé sur 22 indicateurs humains, socioéconomiques et environnementaux qui a été testé sur huit sites totalisant 171 km de côtes; ainsi que des modélisations numériques pour estimer les impacts des changements climatiques dans le futur (hausse du niveau de la mer, augmentation de l’impact des tempêtes, etc.). Une quinzaine de sites prioritaires de la Côte-Nord, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie ont aussi fait l’objet de portraits-diagnostics. Les ateliers finaux tenus fin 2021 ont permis de présenter ces résultats et outils aux partenaires et de leur offrir une formation sur l’utilisation du SIGEC Web.

À l’heure actuelle, l’ensemble des données scientifiques recueillies et analysées par le projet Résilience côtière constitue le portrait le plus complet et le plus détaillé des zones côtières de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent jamais réalisé. La diffusion de ces outils sur le portail SIGEC Web marque un point tournant pour la gestion et le développement durables des territoires côtiers de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, grâce à une base commune qui renseigne globalement et qui permet d’agir localement avec des informations concrètes et validées. Les résultats complets du Projet Résilience côtière, les rapports et les métadonnées peuvent être consultés à l’adresse bit.ly/RESCO-rapports.

Ce projet de 5,4 M $3 a été dirigé par les professeurs Pascal Bernatchez et Guillaume Marie et coordonné par les géographes Christian Fraser et Susan Drejza, en collaboration avec le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques. L’équipe de recherche regroupait des professionnel·le·s et des étudiant·e·s en géographie, géomorphologie, biologie, océanographie physique, sciences sociales et politiques, génie, géomatique, télédétection et sciences environnementales, en collaboration avec des biologistes de Pêches et Océans Canada pour la caractérisation des écosystèmes côtiers.

Capsules vidéo RESCO : À la découverte de la boîte à outils!

La population québécoise connait principalement l’érosion côtière par les dommages soudains et spectaculaires qui défraient la manchette lors d’événements de tempête. En revanche, elle connait peu les défis posés par les changements qui surviennent plus subtilement, année après année, dans les régions de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent aux prises avec l’érosion côtière. Avec la série de capsules vidéo RESCO4, l’équipe propose au public d’entrer dans les coulisses du projet Résilience côtière, pour découvrir ces défis et les outils élaborés pour aider les communautés côtières à faire des choix adaptés aux particularités de leur territoire. Au fil des capsules, le spectateur se fait entraîner sur les plages, les bas estrans rocheux, les marais maritimes et même dans les laboratoires de l’UQAR, à la rencontre des experts qui présentent ce travail minutieux de manière vulgarisée et accessible. Avec ses images époustouflantes, ses entrevues et ses séquences animées, la série de capsules vidéos RESCO constitue un formidable outil de sensibilisation du grand public aux enjeux côtiers et aux changements climatiques, et ce, bien au-delà des limites du Québec maritime.

À découvrir et surtout à partager! bit.ly/RESCO-capsules!

Remerciements

Le Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières et la Chaire de recherche en géoscience côtière de l’UQAR tiennent à remercier (1) la Fondation canadienne pour l’innovation pour la subvention qui a permis de créer le Système intégré de gestion de l’environnement côtier en 2003; le gouvernement du Québec pour le financement (2) du projet de Suivi environnemental des côtes du Québec maritime réalisé chaque année depuis 2007 grâce au Cadre pour la prévention des sinistres (2006-2013, 2014-2022) coordonné par le ministère de la Sécurité publique du Québec et (3) du projet Résilience côtière: Développement d’outils d’adaptation à l’érosion côtière pour les municipalités du Québec maritime, qui rejoint les objectifs du Plan pour une économie verte 2030; (4) le Réseau Québec maritime qui a contribué financièrement à la réalisation des capsules vidéo RESCO dans le cadre de son Programme de valorisation de la recherche.

 

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca