Diplômé à la maîtrise en océanographie, Théau Leclercq a eu l’occasion de réaliser, à la fin de ses études à l’ISMER-UQAR, un stage au sein de l’entreprise française iXblue. Le chercheur a eu l’occasion de parfaire son utilisation d’un drone de surface de pointe pour les hydrographes et les océanographes.

C’est en septembre 2019 que l’étudiant originaire de Paris a entrepris sa maîtrise à l’Université du Québec à Rimouski. « J’avais envie de découvrir l’Amérique du Nord. Par ailleurs, l’UQAR et l’ISMER ont un rayonnement d’excellence à travers le monde. La maîtrise en océanographie est sûrement l’une des meilleures formations francophones dans ce domaine. Le fait de venir étudier à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski me permettait aussi de changer de système éducatif et de travailler sur une longue période de temps sur un sujet de recherche bien défini », mentionne M. Leclercq.

Théau Leclercq est diplômé à la maîtrise en océanographie.Théau Leclercq est diplômé à la maîtrise en océanographie.Dirigé par le professeur Cédric Chavanne et Pierre Larouche, chercheur de l’Institut Maurice-Lamontagne, l’étudiant français a consacré son mémoire de maîtrise à l’observations des remontées et des plongées des eaux en bordure du courant de Gaspé. « Le but de mon projet de recherche était d’exposer les plongées et les remontées des eaux en bordure de ce grand courant, et de chercher les processus aboutissant à leur formation. C’était une idée de mon co-directeur, M. Pierre Larouche. Il avait réalisé quatre campagnes océanographiques entre 1991 et 1993, dans le courant de Gaspé, durant lesquelles il avait acquis des données in-situ sur le courant et la colonne d’eau. »

Les travaux de recherche de Théau Leclercq se sont poursuivis jusqu’à l’hiver dernier. « Ma maîtrise a permis de vérifier que les remontées et les plongées des eaux en bordure du courant de Gaspé sont des phénomènes sporadiques, c’est-à-dire qu’ils sont variables dans le temps et l’espace. Le processus principal de leur formation est la frontogénèse et la frontolyse. Ce sont des termes compliqués pour simplement dire que la déformation du front, soit la zone de séparation entre deux masses d’eaux, du courant de Gaspé est à l’origine de ces remontées et plongées des eaux. Cela implique que la remontée des nutriments, qui est essentielle pour le développement de la vie aquatique, en bordure de ce courant ne peut se faire que s’il y a une déformation du front », explique l’océanographe.

Théau Leclercq a récemment terminé un stage de cinq mois au sein de l’entreprise française iXblue Ixsurvey, qui est située à La Ciotat, en France. Il a eu l’occasion de piloter un drone qu’il n’hésite pas à qualifier de « révolutionnaire » pour les hydrographes et les océanographes. « Le DriX est un drone de surface capable de faire du sondage hydrographique et océanographique de manière autonome et qui dispose d’une autonomie énergétique pouvant aller jusqu’à 10 jours. Il possède des instruments comme un radar, un lidar, une caméra infrarouge et un système d’identification automatique AIS lui assurant une sécurité lors de ses navigations. Avec un contrôleur logique programmable, le DriX peut ainsi effectuer un évitement d’obstacle sans l’ordre d’un opérateur. »

Lors de son stage effectué sous la supervision de l’ingénieur hydrographe Olivier Moisan, le diplômé de l’UQAR a pu réaliser une mission sur l’île de Noirmoutier, dans le département de la Vendée, tout en étant à distance dans une salle de contrôle dans le but de monitorer la dynamique sédimentaire de la zone. « La gondole du DriX permet d’intégrer des instruments scientifiques pour acquérir des données bathymétriques, mesurer les courants et analyser les différentes couches sédimentaires. Sa polyvalence en fait un instrument prisé par les plus grands groupes hydrographiques et océanographiques dans le monde. La NOAA a dernièrement fait l’acquisition d’un DriX pour accroître ses données expérimentales et optimiser ses suivis de recherche. Les données scientifiques acquises avec le DriX servent à un spectre de domaines variés allant de la construction des champs éoliens, en passant par des études environnementales, jusqu’au domaine de l’offshore », précise M. Leclercq.

S’il a eu la piqûre pour l’exploration des grands fonds marins en lisant 20 000 lieues sous les mers de Jules Vernes, Théau Lerclercq considère que le domaine de l’océanographie offre une grande variété de carrières scientifiques. « L’océanographie est une science fondamentale pour comprendre les processus et les enjeux du réchauffement climatique global. On arrive à mettre des faits scientifiques sur un sujet aussi essentiel et médiatisé. Mon stage m’a permis de mettre en application toutes les connaissances que j’ai acquises lors de ma licence, qui est l’équivalent du baccalauréat québécois, en hydrographie et de ma maîtrise en océanographie. J’ai ainsi pu découvrir toutes les facettes du monde professionnel de l’hydrographie et de l’océanographie opérationnelle en allant de l’acquisition jusqu’au traitement de la donnée scientifique. »

Cet automne, le diplômé en océanographie poursuivra sa formation dans le domaine maritime au sein du cursus d’ingénieur hydrographe et océanographe de l’ENSTA Bretagne. « La finalité de mon parcours sera très certainement de travailler pour l’entreprise américaine Ocean Infinity, qui se spécialise dans les technologies liées au monde marin », conclut M. Leclercq.