Les glaces dans l’estuaire et dans le golfe du Saint-Laurent se formeraient de plus en plus tard à l’hiver, fonderaient de plus en plus tôt au printemps et seraient de plus en plus minces, selon une recherche de l’étudiant à la maîtrise en géographie Rémy Villeneuve.
M. Villeneuve analyse l’évolution du couvert de glace dans le Saint-Laurent depuis 1970 à partir de données du Service canadien des glaces d’Environnement Canada et d’imagerie satellitaire. « Les données gouvernementales permettent d’établir l’état des glaces dans les voies navigables. En les combinant avec des données satellitaires couvrant les rives et les corridors maritimes non exploités par la marine marchande, on est en mesure d’assister, entre autres, l’évaluation des risques d’érosion côtière », explique le chercheur.
Les résultats préliminaires révèlent que de 1970 à 1985, la couverture des glaces en mer reflétait une période plus froide du climat régional. « Durant les années 1970, certains scientifiques évoquaient même un possible refroidissement global, et certains médias une nouvelle ère glaciaire. Par exemple, en Islande à cette époque, l’augmentation de glace dans les ports et la diminution des températures de l’eau à cette période a causé passablement de problèmes pour l’industrie des pêches », relate M. Villeneuve.
Par contre, depuis 1985, les données montrent que la période de glaces s’est réduite, et que la présence de glace peut être trompeuse. « Dans l’estuaire entre l’île d’Orléans et l’embouchure du Saguenay, la présence de glace n’a pas sensiblement diminué. Toutefois, lors de certaines périodes de l’année, on est passé d’une glace blanchâtre relativement épaisse à une glace grise plus mince, plus mobile et plus fragile », précise le chercheur de l’UQAR.
Rémy Villeneuve œuvre au sein du laboratoire d’optique Aquatique et de Télédétection et collabore aux activités de recherche de la Chaire de recherche en géoscience côtière, qui visent à comprendre la sensibilité des régions côtières froides aux changements environnementaux afin d’appréhender leur évolution future. « Si la diminution de la couverture glaciaire se confirme, quelles interventions devront être effectuées sur notre environnement? Devrons-nous favoriser un enrochement des rives ou devrons-nous carrément déplacer des portions de routes? Le phénomène pourrait-il avoir des répercussions positives, comme l’ouverture à l’année des ports de mer? », s’interroge M. Villeneuve.
Avant de s’inscrire à la maîtrise en géographie, Rémy Villeneuve a complété un baccalauréat en géographie à l’UQAR avec une spécialisation dans le domaine de la gestion des milieux naturels et aménagés. Au cours de sa formation, il a participé au programme de mobilité étudiante de la CRÉPUQ, qui lui a permis d’étudier durant deux trimestres à l’Université d’Islande, où il s’est initié à la glaciologie, à la volcanologie et à la dynamique océanique.
Remy Villeneuve a amorcé sa maîtrise en géographie à l’automne 2008, peu après l’embauche par l’UQAR de son directeur de recherche, le professeur Simon Bélanger, spécialiste en télédétection. Le professeur Bélanger mène notamment des travaux de recherche portant sur l’impact des changements environnementaux sur la productivité des écosystèmes marins par télédétection spatiale. Le titulaire de la Chaire de recherche en géosciences côtière de l’UQAR Pascal Bernatchez codirige l’étudiant.
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