Étudiant à la maîtrise en géographie, Nicholas Fecteau étudie l'influence du sol sur la composition chimique de la neige.

La neige se forme dans l’atmosphère en accumulant des microparticules de matière organique, inorganique et minérale. Le couvert qui recouvre le sol libère alors les matières que la neige contient, comme de l’azote, du phosphore et du carbone. Mais l’inverse se produit-il aussi? Nicholas Fecteau étudie les échanges biogéochimiques du couvert de neige entre le sol et l’atmosphère. Il cherche à déterminer si le sol libère significativement de matières pour influencer la composition biogéochimique de la neige.

Durant tout un hiver, le chercheur a observé l’évolution des paramètres physique, biologique et chimique entre le sol et le couvert de neige dans un champ du secteur de Mont Lebel à Rimouski. Prélever des échantillons sur un sol gelé constituait en outre un défi de taille. Détenteur d’une formation en dessin industriel, M. Fecteau a su développer son propre appareil d’échantillonnage du sol, pour extraire des carottes à analyser. Une parcelle de sol isolée et protégée de la neige par une toile a également été prévue pour comparer les résultats.

Les analyses chimiques ont ainsi dévoilé que la matière organique présente dans la neige provenait bel et bien du sol. « La chimie de la neige varie selon la composition du sol. On peut s’attendre à ce qu’un sol nu libère des matières avec des caractéristiques et des concentrations différentes qu’un sol herbacé », explique-t-il.

« Comprendre les échanges en l’atmosphère, la neige et le sol donne des clés pour mieux saisir l’origine des éléments essentiels à la vie, comme l’azote ou le carbone. Les résultats de mes travaux vont contribuer concrètement à l’amélioration des connaissances sur l’enrichissement ou l’appauvrissement du sol en éléments nutritifs. Pour le milieu agricole, ça peut mener vers le développement de nouvelles pratiques de préparation des sols à l’automne, afin que les éléments chimiques “travaillent” durant l’hiver » poursuit-il.

Le professeur Simon Bélanger, spécialisé en optique aquatique et en télédétection, dirige le mémoire de recherche de M. Fecteau. M. Bélanger s’intéresse notamment au rôle que joue la neige dans nos écosystèmes terrestres. La professeure titulaire de la Chaire de recherche du Canada en géochimie des hydrogéosystèmes côtiers, Gwenaëlle Chaillou et le professeur en géochimie organique marine, Jean-Pierre Gagné codirigent également l’étudiant.

Il est à noter qu’avant de s’inscrire à la maîtrise en géographie, Nicholas Fecteau a complété un baccalauréat en géographie, concentration gestion des milieux naturels et aménagés, également à l’UQAR.