La maîtrise en lettres ne se résume pas à un mémoire de recherche dans le domaine de la littérature. Étudiante au profil recherche-création, Solenne Cadieux travaille à l’écriture d’un roman influencé par l’écriture de Charles Taylor et d’Éric-Emmanuel Schmitt.

La partie création

Au terme de son baccalauréat, cette passionnée d’écriture avait déjà écrit un roman, qui est présentement en évaluation chez divers éditeurs. Elle a donc choisi de poursuivre des études de 2e cycle pour faire évoluer son écriture. En plus du mémoire, le programme comprend quatre séminaires de recherche qui permettent entre autres de perfectionner leur style. Parmi ces cours, le séminaire sur l’amour dans l’œuvre de Shakespeare a rassemblé les étudiants de l’UQAR, de l’UQAC et de l’UQTR, car la maîtrise est gérée conjointement par ces trois constituantes du réseau de l'Université du Québec. « Cette expérience nous permet de côtoyer des étudiants ayant des intérêts de recherche différents des nôtres et qui profitent de l’expertise de professeurs oeuvrant dans des champs autres que ceux des professeurs de l’UQAR. C’est très enrichissant », souligne Mme Cadieux.

Le cheminement recherche-création de la maîtrise en lettres s’adresse aux étudiants qui ont manifesté des qualités exceptionnelles dans la création littéraire. Le projet de recherche comprend deux aspects : une œuvre de création et une réflexion méthodique sur le rôle de l’activité créatrice dans les études littéraires.

La partie recherche

La réflexion méthodologique qui compose son projet de recherche est axée sur une problématique du champ de la philosophie morale. Solenne étudie le concept de la reconnaissance, selon Charles Taylor. Ce philosophe considère que chaque individu a besoin de la reconnaissance d’autrui pour construire son identité.

« Cette analyse me permet de faire le travail de recherche et de documentation pour ma création, précise-t-elle. Je dois m’assurer de bien saisir le concept de reconnaissance tel que le définit Taylor afin de comprendre comment les gens réagissent, en général, devant la reconnaissance qu’ils reçoivent, que celle-ci soit positive ou négative, afin de faire évoluer les personnages de mon roman de façon crédible. »

Pour y arriver, l’étudiante en lettres applique la vision de Taylor aux personnages du roman La part de l’autre de l'écrivain et philosophe français Éric-Emmanuel Schmitt, œuvre qui présente deux avatars d’Adolph Hitler; l’homme qui a fait l’histoire et celui qu’il aurait pu devenir s’il avait été admis à l’Académie des beaux-arts de Vienne.

« Mon premier codirecteur de mémoire, le chercheur en éthique Bernard Gagnon m’est d’une grande aide pour bien saisir les questions philosophiques, pour comprendre comment elles peuvent s’appliquer dans l’œuvre de Schmitt mentionne-t-elle. Mon deuxième codirecteur, le chercheur en histoire littéraire Claude La Charité, m’oriente afin de bien intégrer ces notions philosophiques dans mon processus d’écriture. »

Solenne Cadieux poursuit ses études avec l’intention ferme de poursuivre au doctorat. « Mon objectif ultime est d’être publiée, d’être lue et que ça dure longtemps! Qui sait, peut-être que mon projet de maîtrise fera l’objet de mon premier lancement », conclut-elle.