Une innovation pour
sauver les baleines
des cordages
de pêche

Une équipe de recherche dirigée par le professeur de génie mécanique de l’UQAR Noureddine Barka a mis au point un nouveau dispositif visant à sauver les baleines empêtrées dans les engins de pêche au crabe des neiges.

Ce système à double seuil de rupture permet de remonter les casiers sans encombre, mais cédera sous la pression d’une baleine empêtrée dans les cordages afin que l’animal puisse se libérer.

Une réponse à un enjeu des pêcheurs

Cette innovation répond à un réel besoin de l’industrie de la pêche. Pour l’instant, une des mesures mises en place par Pêches et Océans Canada et Transports Canada lors de l’empêtrement d’une baleine est la fermeture de la zone de pêche. Le dispositif développé par l’équipe de M. Barka devrait répondre aux exigences éventuelles du gouvernement fédéral pour une pêche durable, sécuritaire et assurant une meilleure protection de la baleine noire de l’Atlantique Nord, une espèce en voie de disparition. Selon le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), il ne resterait que 400 individus dans le golfe du Saint-Laurent.
Source : Merinov

La baleine noire
de l’Atlantique Nord

Environ
0
Population mondiale des baleines noires
0  %
Pourcentage des baleines noires qui ont subi un empêtrement au moins une fois dans leur vie
Source : Merinov
Source : Merinov

Tout le génie de cette innovation réside dans la résistance de ces maillons faibles lors de tensions élevées. En cinq minutes, une baleine empêtrée pourra déclencher le mécanisme et donc faire céder le maillon, ce qui facilitera sa libération, mais en temps normal, le dispositif résistera à la tension exercée par les pêcheurs à la remontée du casier.

Le résultat d’une collaboration hors pair

L’équipe en génie de l’UQAR a réalisé la conception et assuré le prototypage de cette technologie, et a mis à l’épreuve les prototypes sur son banc d’essai. M. Barka et son équipe ont travaillé pendant quatre années pour développer le maillon faible à double seuil.

Ils ont été appuyés par Merinov qui, de son côté, a réuni le financement nécessaire au projet, défini les besoins des pêcheurs et agi comme interlocuteur, tout en mettant en place le protocole scientifique à respecter lors des essais en mer.
Source : Merinov
Source : Merinov
Source : Merinov
Source : Merinov

Ligne du temps

Étude de faisabilité et conception 1
Réalisation du prototype et tests en laboratoire 2
Finalisation de la conception et tests en mer 3
Peaufinage du prototype et amélioration de la facilité de production 4
Production de masse et accès pour les pêcheurs 5
Août 2019 à mai 2020 Étude de faisabilité et conception
Septembre 2020 à avril 2022 Réalisation du prototype et tests en laboratoire
Avril 2022 à août 2023 Finalisation de la conception et tests en mer
Durée indéterminée Peaufinage du prototype et amélioration de la facilité de production
Durée indéterminée Production de masse et accès pour les pêcheurs
Source : Merinov
Source : Merinov

Une innovation d’ingénierie mécanique

Le maillon faible à double seuil a été testé lors de sorties en mer au large des Îles-de-la-Madeleine. Fait à souligner, le système a l’avantage de modifier le moins possible les activités des pêches.

Source : Merinov

Pour la suite

D’autres prototypes seront produits afin de réaliser des tests en mer ce printemps et cet été. La commercialisation et la mise en marché de cette technologie seront assurées par trois partenaires d’affaires, dont le pêcheur de crabe des neiges Daniel Desbois, un acteur clé de ce projet de recherche industrielle.

Je suis convaincu que cette technologie va répondre à la fois aux attentes des pêcheurs et de Pêches et Océans Canada. C’est de l’équipement qui est facile d’utilisation. Il ne change pas leurs habitudes de pêche et il permet à une baleine de se désempêtrer. C’est gagnant pour tout le monde.

M. Desbois, pêcheur de crabe des neiges, président de l’Association des crabiers gaspésiens, copropriétaire et président des Industries Fipec Inc.

Équipe de recherche

Département de mathématiques, d’informatique et de génie – UQAR Rimouski
Technicien en génie mécanique

Samuel Gagnon