Le Laboratoire vivant en milieu rural MOSAIC a le vent dans les voiles. L’adhésion des personnes aînées de Chaudière-Appalaches et de leurs proches, de même que des dizaines de partenaires communautaires et du réseau de la santé et des services sociaux, a permis de lancer plusieurs projets misant sur des solutions novatrices pour vieillir chez soi dans la ruralité. Regard sur un modèle de recherche et d’innovation en émergence.
MOSAIC a été lancé en 2022. « Notre laboratoire vivant considère les personnes aînées et leurs proches comme étant des experts du vieillir. C’est un postulat qui fait en sorte que MOSAIC est un espace d’expérimentation pour, avec et surtout par les personnes aînées et que les initiatives qui en découlent s’appuient sur un processus de cocréation qui les implique de A à Z », explique la professeure Lily Lessard, cochercheuse principale de MOSAIC et cotitulaire de la Chaire interdisciplinaire sur la santé et les services sociaux pour les populations rurales (CIRUSSS) de l’UQAR.
Le fait que les personnes aînées sont considérées sur un pied d’égalité avec les partenaires des domaines de la recherche, de la santé, des services sociaux, du milieu communautaire, d’organisations publiques ou d’entreprises privées distingue l’approche participative sur laquelle se fonde MOSAIC. « On se sent écoutés et considérés. En s’impliquant dans cette démarche, on a l’occasion de contribuer à la réalisation de projets qui vont vraiment améliorer les conditions de vie dans les milieux ruraux. C’est très stimulant! », souligne Pierre Sévigny, qui réside à Thetford Mines.
Trouver des solutions concrètes
Pas moins de cinq équipes mènent présentement des projets élaborés de concert avec une cinquantaine de personnes aînées de Chaudière-Appalaches et des partenaires qui leur offrent des services, dont ceux du milieu de la recherche universitaire. « Ces projets visent à mettre de l’avant des solutions concrètes pour favoriser le vieillir chez soi en milieu rural. Ils sont axés sur des enjeux identifiés par les personnes aînées et leurs proches, qui les touchent dans leur quotidien, allant de l’utilisation de la technologie dans leurs transactions bancaires, de l’entretien de leur domicile, ou de mourir dans la dignité chez soi si c’est le choix de la personne », mentionne la professeure Lessard.
Ainsi, ces projets portent sur la participation sociale numérique des personnes aînées en milieu rural, sur le dépistage, la bientraitance et l’accompagnement de celles vivant avec des problèmes de santé mentale, et sur la préservation de la santé cognitive par la remémoration de souvenirs grâce à l’utilisation de la réalité virtuelle. Un projet de cohabitation chez les personnes aînées en échange de menus travaux ainsi que la cocréation et la présentation d’une pièce de théâtre pour démystifier la fin de vie en milieu rural font aussi partie des initiatives en cours.
La réalisation de ces projets peut contribuer à permettre aux personnes aînées de demeurer dans leur milieu et d’améliorer leur qualité de vie, conclut la professeure Lessard. « En un peu plus de deux ans, MOSAIC a permis d’établir une mobilisation du milieu autour d’enjeux qui touchent les personnes aînées et nous souhaitons qu’elle soit durable. En outre, l’équipe de recherche de MOSAIC s’impliquera dans l’évaluation des retombées des projets. On se rend compte que l’évaluation est souvent un élément manquant dans les initiatives communautaires et les innovations sociales et que cela nuit à leur pérennité. Ces données aideront aussi à adapter ces innovations à d’autres milieux ruraux en Chaudière-Appalaches et ailleurs selon leurs besoins et leurs contextes respectifs. »
Le Fonds de recherche du Québec a octroyé un financement de près de 900 000 $ pour appuyer les activités de MOSAIC. Dirigé par la professeure Lessard et l’interniste-gériatre Michèle Morin de l’Université Laval (UL), ce laboratoire vivant compte de nombreux partenaires, dont la Chaire interdisciplinaire sur la santé et les services sociaux pour les populations rurales de l’UQAR, le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches et son centre de recherche, l’UL et plusieurs organismes communautaires. Plusieurs chercheuses et chercheurs, dont Frédéric Banville, Maryse Beaumier, Sophie Boisvert, Georges Goma, Marie-Hélène Morin et Ariane Plaisance de l’UQAR, et Marilène Gosselin de l’UL sont impliqués dans ce laboratoire coordonné par Alicia Buyse avec le soutien de Nancie Allaire de CIRUSSS. Pour plus d’information, on visite le site https://labvivantmosaic.ca/
Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca