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Une étude montre que le sexe des espèces marines influence leurs réponses aux changements globaux

(Photo : Hans Dam)

Les copépodes sont de petits crustacés à la base de l’alimentation de nombreux poissons, oiseaux et baleines. Une équipe de recherche internationale vient de montrer que les femelles sont plus tolérantes que les mâles lorsqu’elles sont exposées à une vague de chaleur et à une diminution de la teneur en oxygène. Un constat qui apporte un nouvel éclairage sur la capacité des organismes marins à faire face aux changements climatiques.

Nouvellement diplômée au doctorat en biologie, Fanny Vermandele a dirigé une recherche à laquelle ont pris part le professeur Piero Calosi de l’UQAR, la professeure Gesche Winkler de l’ISMER-UQAR et leurs collègues Diana Madeira de l’Université d’Aveiro au Portugal ainsi que Matthew Sasaki de l’Université du Massachusetts Lowell et Hans Dam de l’Université du Connecticut aux États-Unis. Les conclusions ont été publiées dans le journal Global Change Biology.

La chercheuse Fanny Vermandele.

« Notre étude renforce l’importance de mesurer les différences entre les mâles et les femelles pour mieux prédire le sort des espèces dans nos océans en changement et mieux les protéger », explique Fanny Vermandele. « Similairement au milieu médical, où les recherches étaient historiquement effectuées sur les hommes et puis généralisées aux femmes, peu d’études scientifiques documentent ces différences lorsqu’elles tentent de prédire l’impact des changements globaux sur les espèces marines », observe la chercheuse rattachée au Laboratoire de physiologie écologique et évolutive marine du professeur Calosi.

Dans le cadre de ses travaux de recherche, l’équipe a exposé à des conditions d’hypoxie et de canicule marine le copépode Acartia tonsa, un organisme d’un millimètre, beaucoup plus petit qu’une crevette, mais qui est aussi important sur le plan écologique. Des femelles et des mâles ont ainsi été soumis pendant cinq jours à une combinaison de contrôle de 18 °C et d’autres à une température élevée imitant une vague de chaleur marine de 25 °C.  En plus de la température, les copépodes ont aussi été exposés à de condition de plein oxygénation (100 %) ou à une diminution en oxygène atteignant 35 %.

« Les copépodes femelles présentent des niveaux de tolérance plus élevés et réagissent différemment des mâles lorsqu’elles sont exposées à l’hypoxie et les canicule », indique la chercheuse de l’UQAR. « Les femelles montrent aussi une sensitivité métabolique plus réduite comparée à celle des mâles. Fait à souligner, les taux de production d’œufs n’ont pas été affectés par les conditions d’hypoxie et de canicule, isolés ou combinés. »

Or, les différences entre les sexes pourraient fortement influencer la persistance d’une espèce si un sexe s’avérait particulièrement plus vulnérable que l’autre. « Notre étude renforce l’importance de mesurer les différences entre les mâles et les femelles pour améliorer les stratégies et les pratiques en gestion de ressources naturelles et en conservation de notre biodiversité dans un monde en changement », conclut Fanny Vermandele. 

On peut lire l’article When the Going Gets Tough, the Females Get Going: Sex-Specific Physiological Responses to Simultaneous Exposure to Hypoxia and Marine Heatwave Events in a Ubiquitous Copepod en cliquant ici.

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca