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Une mission archéologique de l’UQAR remporte un prix international

Le professeur Nicolas Beaudry en compagnie de ses collègues Albena Milanova, de l’Université Saint-Clément-d'Ohrid de Sofia, et Dominic Moreau, de l’Université de Lille, lors de la remise du prix à Paris le 6 février.

Une mission archéologique menée en Bulgarie par le professeur d’histoire et d’archéologie Nicolas Beaudry a obtenu le Prix spécial du jury Clio 2024. L’Université du Québec à Rimouski est la première institution canadienne à figurer au palmarès de cette prestigieuse distinction.

Les Prix Clio sont décernés chaque année depuis 1997 par un jury d’universitaires indépendants pour mettre en valeur la recherche archéologique francophone menée hors de France. Le Prix spécial du jury récompense à la fois un projet qui est parvenu à maturité et la carrière d’une ou d’un archéologue.

La distinction a été décernée conjointement au professeur Beaudry et à Dominic Moreau, maître de conférences à l’Université de Lille, codirecteurs de la partie francophone de la Mission archéologique internationale à Zaldapa. Le professeur Georgi Atanasov du Musée historique régional de Silistra et la professeure Albena Milanova de l’Université Saint-Clément-d’Ohrid de Sofia en sont les codirecteurs bulgares. « C’est une belle reconnaissance qui rappelle l’importance et la force des partenariats internationaux pour la recherche archéologique », mentionne le professeur Beaudry.

Vue aérienne de Zaldapa à partir du nord en 2019. (Photo : Nicolas Beaudry)

Zalpada est une grande cité romaine dans le nord-est de la Bulgarie actuelle. « Alors que le christianisme s’imposait dans l’Empire romain, le Bas-Danube était un secteur crucial de la défense des Balkans », explique le professeur Beaudry. « Établie sur une route stratégique, cette place forte était un point d’appui important du dispositif frontalier régional. » 

Abandonnée au début du VIIe siècle, Zalpada n’a jamais été réoccupée et son état de conservation est remarquable, poursuit le professeur Beaudry. « Elle permet d’observer les effets combinés de la militarisation et de la christianisation des provinces du Bas-Danube sur le tissu urbain d’une grande cité de l’arrière-pays, beaucoup moins exploré que la première ligne de défense sur la rive du fleuve. »

La Mission archéologique internationale à Zaldapa a été lancée en 2018 après deux missions exploratoires. Elle est le fruit d’un partenariat entre l’UQAR, l’Université Saint-Clément-d’Ohrid de Sofia, l’Université de Lille et le Musée historique régional de Dobrich. Des étudiantes et étudiants de l’UQAR et d’ailleurs ont pris part à ses travaux, qui se sont concentrés dans l’extrémité nord de la forteresse. « Ils ont exploré une porte et l’une des tours de la cité, une grande basilique paléochrétienne, ainsi que l’accès à une grande citerne au pied du promontoire. L’équipe internationale a aussi contribué à l’exploration d’une église tétraconque originale et réalisé une couverture LiDAR à l’échelle régionale. »

L’équipe de terrain à Zaldapa en 2018.

La mission a été financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, avec une contribution importante du projet Danubius (Agence nationale de la recherche, France / Initiative d’excellence de l’Université de Lille). Elle aussi bénéficié de contributions de l’unité mixte de recherche HALMA (Histoire, archéologie et littérature des mondes anciens), de l’Université de Lille et de l’UQAR, ainsi que du soutien logistique de la municipalité de Krushari.

« Notre connaissance du paysage urbain et de la chronologie de la cité s’est beaucoup précisée depuis le début des travaux. À terme, Zaldapa contribuera à une meilleure compréhension du destin des grands centres urbains de cette partie de l’Empire à la fin de l’Antiquité. », conclut le professeur Beaudry.

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca