Naomi Cretton
Étudiante à la maîtrise en océanographie
Afin de protéger indirectement les populations et les infrastructures qui subissent des dommages extrêmes lors de séismes, de tsunamis et d’éruptions volcaniques, il est essentiel d’étudier ces risques naturels dans les territoires jugés vulnérables. Dans le cadre de ma maîtrise en océanographie, je consacre mes travaux à l’étude de ces aléas en Patagonie argentine et chilienne sur une période de plus de 10 000 ans. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de participer à une mission océanographique de six jours en Amérique du Sud pour y récolter des carottes sédimentaires dans un lac afin de réaliser mon projet de recherche. L’océanographie est un domaine que je trouve fascinant par sa complexité et la variabilité de ses quatre grands axes, soit la géologie, la chimie, la physique et la biologie. Après ma maîtrise, j’aimerais probablement réaliser un doctorat à l’international.
— Naomi Cretton
Une mission en Patagonie pour mieux comprendre les risques naturels
La prévention des risques naturels nécessite une bonne connaissance des mécanismes provoquant des aléas comme des séismes, des tsunamis et des éruptions volcaniques. Candidate à la maîtrise en océanographie, Naomi Cretton consacre ses recherches aux événements survenus en Patagonie argentine et chilienne depuis plus de 10 000 ans.
Au cours du mois de mars dernier, Naomi Cretton a fait partie d’une mission océanographique de six jours en Amérique du Sud où elle a pu récolter cinq carottes sédimentaires pour ses travaux. « Le but de la mission était d’aller récolter des carottes courtes de surface dans le lac Puelo, un lac glaciaire situé au nord de la Patagonie argentine, près de la ville portant le même nom dans la province de Chubut. Cette mission visait la récoltede sédiments qui possèdent des traces d’évènements historiques récents survenus dans cette zone, comme le séisme de Concepción de 2010 et l’éruption du volcan Calbuco en 2015. »
Cette mission internationale était une première pour l’étudiante originaire de Baie-Comeau. « La mission a été très enrichissante d’un point de vue scientifique, puisque j’ai pu voir comment une campagne de carottage sur un lac est réalisée avec peu d’équipements, puisque nousne disposions pas d’un navire de recherche. Ce fut très éducatif de voir comment les collègues de l’IPATEC (Institut andin de Patagonie de technologies biologiques et géoenvironnementales de l’Université nationale de Comahue) réalisent leur travail de terrain, qui est dépendant des conditions météorologiques très variables en Patagonie. Nous avons également rencontré des difficultés techniques sur le terrain en lien avec l’équipement et des solutions ont dû être trouvées rapidement ce qui a été très formateur. »
L’étude de catastrophes naturelles s’inscrit dans une démarche de prévention des risques dans des territoires dits vulnérables, poursuit Mme Cretton. « Afin de protégerles populations et les infrastructures qui subissent des dommages extrêmes durant les séismes, les tsunamis et les éruptions volcaniques, il est très pertinent d’étudier ces phénomènes et leur récurrence à travers le temps afin de mieux comprendre leur mécanisme. La Patagonie argentine et chilienne est un milieu qui présente de hauts niveaux de risques pour ces différents aléas. »
Au courant des prochaines semaines, les carottes récoltées en Patagonie seront reçues à l’ISMER afin d’être étudiées. « Des analyses permettant de déterminer leurs propriétés physiques, magnétiques et sédimentologiques seront réalisées afin d’identifier les dépôts particuliers laissés par les séismes, les tsunamis ou les éruptions volcaniques. Des datations seront par la suite réalisées sur les carottes afin d’obtenir leur âge. Avec ce cadre temporel, il sera possible de reconstituer les séismes, les tsunamis et les éruptions volcaniques sur les derniers millénaires et même de remonter à 11 700 ans dans le temps », souligne Naomi Cretton.
Dirigée par Guillaume St-Onge, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en géologie marine, et codirigée par Emmanuel Chapron de l’Université de Toulouse et Sandor Mulsow de l’Université australe du Chili (UACh), Mme Cretton a entrepris sa maîtrise à l’automne 2023. « Après avoir étudié la géologie en milieu terrestre durant quatre ans dans le cadre de mon baccalauréat en génie géologique à Polytechnique Montréal, j’étais très intéressée à étudier la géologie en milieu marin. C’est pourquoi je me suis tournée vers la maîtrise en océanographie. Après être entrée en contact avec Guillaume St-Onge, il m’a proposé ce projet sur la reconstitution des séismes et des tsunamis en Patagonie qui m’a tout de suite intéressée par son originalité et le fait d’étudier une région géographiquement éloignée de mon lieu d’étude. »
La réalisation d’une maîtrise en océanographie a permis à l’étudiante de découvrir un domaine « fascinant par sa complexité et la pluralité de ses quatre grands axes, soit la géologie, la chimie, la physique et la biologie. Pour ce qui a trait à mon projet, je trouve que travailler sur la Patagonie est un grand défi dû à la complexité de la zone, mais c’est ce qui rend cela très intéressant. » Après sa maîtrise, Mme Cretton n’écarte pas la possibilité de poursuivre ses études dans le même domaine, soit l’étude des risques naturels tels que les séismes, les tsunamis et les éruptions volcaniques. « Si c’est le cas, j’aimerais probablement réaliser mon doctorat à l’international », conclut-elle.