Une pépinière de talents en ingénierie

Anne-Sophie Bellerose entourée de Philippe Jean-Louis et de Julien Bujold. (Photos : Stéphane Lizotte)

Depuis qu’elle offre des programmes en génie, l’UQAR est devenue une pépinière de talents en recherche et développement pour les entreprises de l’Est-du-Québec. La mise sur pied de la Plateforme d’appui régional à l’innovation en génie (PARI-G) permet de soutenir la réalisation de projets concrets menés par des étudiantes et des étudiants.

PARI-G a pris la relève de la Chaire CRSNG-UQAR en génie de la conception. Depuis 2006, plus de 400 projets d’ingénierie ont été réalisés par des étudiantes et des étudiants en formation. « Plus de 50 % des projets ont conduit à des prototypes physiques fonctionnels », souligne le coordonnateur de PARI-G, le professeur en ingénierie Jean-Sébastien Deschênes. « Il s’agit d’un véritable levier de développement et d’innovation pour le milieu des affaires. »

Une centaine d’entreprises et d’organisations font appel depuis des années aux services de PARI-G pour leurs besoins en innovation. « La mission de la plateforme est de développer chez nos étudiantes et nos étudiants des habiletés en génie de la conception et en réalisation de projets d’ingénierie requises par l’industrie québécoise. Et c’est en travaillant sur de véritables projets répondant à des demandes du milieu, donc dans une approche partenariale, que nous formons cette relève en ingénierie », indique le professeur Deschênes.

Les projets réalisés au fil des ans sont très variés et touchent autant aux disciplines du génie mécanique, du génie électrique, du génie des systèmes électromécaniques, puis plus récemment, du génie civil. Par exemple, des étudiantes et des étudiants ont réalisé un système de surveillance et de contrôle à distance pour le phare de Métis-sur-Mer, un outil de sablage pour un robot collaboratif, un plan de gestion des eaux pluviales pour la ville de Rimouski et une évaluation de la soudabilité de pièces métalliques obtenues par fabrication additive.

Certains projets de grande envergure sont en outre poursuivis d’une année à l’autre par de nouveaux groupes d’étudiantes et d’étudiants. C’est le cas d’un projet en génie mécanique réalisé pour l’entreprise Les Équipements Pierre-Paul-Beaulieu. Initié par Daniel Bertin, Jérémy Dubé et Zachary Parent, il fait l’objet d’une nouvelle phase de recherche et développement grâce au travail d’Anne-Sophie Bellerose, de Julien Bujold et de Philippe Jean-Louis. « Notre projet est d’automatiser le polissage des roues de remorques en utilisant une meuleuse et un système mécanique de rotation de la roue commandé par un système électrique », précise Mme Bellerose. « Le mandat consistait à effectuer une revue de conception ainsi que la fabrication de la rectifieuse de roues à la suite du travail réalisé par l’équipe durant l’hiver 2023. »

Pour la relève en génie, ce contact avec des entreprises et des organisations permet de bien se préparer à la vie professionnelle. « En travaillant sur un projet concret, nous avons l’opportunité de consolider nos connaissances théoriques acquises dans certains cours en les appliquant de manière pratique à notre projet. Cela nous permet également de développer nos compétences en gestion de projet et d’acquérir un sens de la débrouillardise », observe Mme Bellerose.

Marc-André Daraiche, Chloé Alarie et Jessy Lebel.

Finissante au baccalauréat en génie civil, Jessy Lebel et ses collègues Chloé Alarie et Marc-André Daraiche mènent un projet pour améliorer la protection côtière à Hope Town. C’est le ministère des Transports et de la Mobilité durable qui a donné ce mandat aux étudiantes et aux étudiants de la concentration en génie côtier. « Le projet vise à concevoir une infrastructure littorale, comme un enrochement, qui est capable d’absorber l’énergie des fortes vagues associées aux tempêtes pour protéger la route 132 en bordure de mer. Le projet comporte également une seconde partie afin de trouver une solution compensatoire pour réduire les impacts sur la faune, la flore et le paysage de l’ouvrage rigide », explique Mme Lebel.

Le fait de travailler à un tel projet en génie civil est très formateur, ajoute Mme Lebel. « Cela nous permet de mettre en pratique nos connaissances théoriques, de développer nos compétences en communication et en gestion de projet, et de comprendre les enjeux environnementaux et sociaux de notre profession. Cela nous prépare à être des professionnels responsables et engagés dans notre domaine. »

Selon le nouveau propriétaire des Équipements Pierre-Paul-Beaulieu, PARI-G est une ressource essentielle pour soutenir les entreprises dans leur volonté d’innover. « Cela prend beaucoup de ressources pour développer des projets d’innovation », souligne Maxime Beaulieu, qui est lui-même diplômé au baccalauréat en génie mécanique de l’UQAR. « Le fait de pouvoir confier des projets à des étudiantes et à des étudiants nous permet d’améliorer nos procédés et de compter sur des prototypes qu’on ne retrouve pas sur le marché, mais qui répondent à nos besoins. »

Pour le coordonnateur de la Plateforme d’appui régional à l’innovation en génie, la formule de PARI-G en est une « gagnant-gagnant-gagnant ». « Les entreprises et les organisations bénéficient d’une expertise en ingénierie, alors que les étudiantes et les étudiants ont la chance de travailler sur de véritables projets dans le cadre de leurs travaux de fin d’études. Et pour l’UQAR, c’est une façon concrète d’avoir un impact important sur le plan des services à la collectivité et de développer une culture d’innovation », conclut le professeur Deschênes.

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