Une équipe de chercheuses et de chercheurs de l’Université du Québec à Rimouski a récemment publié une étude dans la revue Frontiers in Ecology and Evolution qui établit un important écart entre la couverture médiatique de la crise de la biodiversité par rapport aux changements climatiques.

Ces scientifiques de l’UQAR, de l’Université Laval et de l’Université de Sherbrooke ont comparé le poids médiatique de la biodiversité et des changements climatiques, qui sont deux enjeux environnementaux, dans divers journaux anglophones du Canada, des États-Unis et du Royaume-Unis entre 1991 et 2016.

« Nos analyses démontrent très clairement que la couverture médiatique des changements climatiques est jusqu’à huit fois supérieure à celle de la biodiversité, et ce, malgré une faible différence dans le nombre d’études scientifiques réalisées et le financement dont ont bénéficié ces deux domaines de recherche », indique Pierre Legagneux, auteur principal de cette recherche menée alors qu’il était post-doctorant à l’UQAR. À la lumière de ce constat, la population n’est pas suffisamment conscientisée à l’égard de la diminution de la biodiversité, tels les animaux et les plantes, qui jouent pourtant un « rôle capital au bon fonctionnement des écosystèmes et à notre bien-être », ajoute M. Legagneux.

Les chercheuses et les chercheurs qui ont pris part à la recherche avancent différentes pistes de réflexion afin d’améliorer la place des travaux liés à la perte de biodiversité dans les médias. « Une plus grande prise de conscience de cette problématique aiderait à la mise en place de nouvelles politiques permettant de relever les défis posés par l’érosion de la biodiversité. Cette prise de conscience passe, entre autres, par l’augmentation de nos interactions avec les environnements naturels. Les scientifiques peuvent s’investir dans des projets de sciences citoyennes qui non seulement permettent de récolter des données précieuses sur la biodiversité, mais qui sont également un moyen efficace d’accroitre la conscience du public sur la valeur de cette biodiversité », mentionne la coordonnatrice scientifique Marie-José Naud.

Intitulé « Our House Is Burning: Discrepancy in Climate Change vs. Biodiversity Coverage in the Media as Compared to Scientific Literature », l’article publié dans Frontiers in Ecology and Evolution est signé par Pierre Legagneux, Nicolas Casajus, Kevin Cazelles, Clément Chevalier, Marion Chevrinais, Lorelei Guéry, Claire Jacquet, Mikael Jaffré, Marie-José Naud, Fanny Noisette, Pascale Ropars, Joël Bêty et Dominique Berteaux, de l’UQAR, Steve Vissault et Dominique Gravel, de l’Université de Sherbrooke, et Philippe Archambault, de l’Université Laval.