C’est au cours de ses études au baccalauréat en géographie que Noémie Larouche s’implique à titre de conceptrice et éditorialiste de la toute première édition de la revue étudiante de géographie Géouï-dire en février 2005. D’abord commandée par son insatiable soif de découvertes et un substantiel amour des mots, Noémie Larouche considère le journal comme un symbole d’engagement qui prend fait et cause pour la géographie.

Plusieurs années plus tard, cette artiste dans l’âme, maintenant passionnée par les sciences grâce à l’UQAR, participe activement à la création de Curium, le magazine science, techno et société des 14-17 ans. Rencontre avec une diplômée au parcours atypique qui aura réussi le mariage parfait entre la science, les communications et le monde artistique, et cela, pour le bénéfice des jeunes lecteurs.

Jonquiéroise de naissance et montréalaise d’adoption, pourquoi avoir choisi l’UQAR pour tes études?

J’ai toujours voulu être comédienne, faire du théâtre. À la fin du secondaire, je trouvais que je n’avais pas le bagage nécessaire pour jouer de grands rôles. J’avais besoin de vivre d’autres expériences. J’ai donc poursuivi mes études. J’ai fait un DEC au Cégep du Vieux Montréal, avec un stage à l’étranger. Cela a suscité chez moi un grand intérêt pour le voyage et les autres cultures. Mon cégep terminé, j’ai décidé de partir 6 mois en Inde.

Je savais que je ne reviendrais pas à temps pour les auditions de théâtre. Et comme j’ai horreur du vide… quand j’ai découvert que l’UQAR offrait des bourses pour ceux et celles qui avaient un bon dossier scolaire, je m’y suis inscrite. Je voulais étudier et préparer mes auditions. J’avais même approché le directeur du Théâtre du Bic pour me faire «coacher»,. mais je suis finalement tombée en amour avec l’UQAR, la géographie, la ville, la région et j’ai complété mon baccalauréat.

Si c’était à refaire, tu ferais le même choix? Pourquoi?

Complètement. C’est tout un univers qui s’est ouvert à moi avec la géo. Je dois en grande partie ma curiosité scientifique à l’UQAR! Auparavant, j’étais fortement orientée vers le domaine artistique. J’avais étudié le piano, le théâtre, mais j’avais très peu côtoyé le milieu de la science.

Même s’il m’est apparu assez vite que je ne voulais pas devenir scientifique, c’est en faisant de la recherche que j’ai découvert l’attrait de la science. C’est là qu’est née mon envie de la raconter. Ce fut une révélation et maintenant, c’est mon gagne-pain!

L’environnement d’études est exceptionnel et je suis convaincue qu’il se compare très avantageusement avec les autres universités au Québec.

Gardez-vous un bon souvenir de votre passage à l’UQAR?

D’excellents souvenirs! Partir avec la petite «gang» de géo sur le terrain  : un groupe hyper hétéroclite, mais tellement soudé. On se met les mains littéralement «dedans» sur le terrain, et c’est très formateur à plusieurs égards.

À ta sortie du baccalauréat, tu as choisi de faire un certificat en journalisme? Pourquoi?

Je savais que je ne voulais pas devenir chercheure et je souhaitais répondre à ma curiosité, à mes nouveaux besoins. Le journalisme permet d’accéder à des gens, des milieux, normalement inaccessibles. J’ai été séduite par l’idée. C’était un beau prolongement de ma nouvelle passion pour les sciences.

Rapidement, tu as trouvé du boulot comme journaliste à Radio-Canada en travaillant comme journaliste radio, télé et web. Pensons entre autres à La semaine verte et au Téléjournal Québec. Parle-nous de cette expérience...

J’ai été très chanceuse. Durant mon certificat en journalisme, j’ai produit un reportage dans le cadre d’un cours de télé, sur une étude fascinante conduite par un professeur du département de géographie de l’Université Laval. Il s’apprêtait à publier ses résultats. Mon professeur de télé était un ancien de La semaine verte. Il a été intéressé par mon histoire. Grâce à lui, j’ai pu rencontrer les gens de Radio-Canada. On m’a d’abord offert un stage, puis j’ai été engagée.

Mon premier contrat devait durer une semaine. Il s’est finalement conclu six mois plus tard. Ensuite, des gens de d’autres départements, d’autres émissions m’ont recruté pour différents mandats. Six ans plus tard, durant ma première grossesse, j’ai décidé de retourner à mes premiers amours  : la vulgarisation scientifique. J’ai alors contacté l’éditeur de Québec Sciences.

J’ai aussi collaboré avec le journal de l’INRS. On m’a convaincue de rester quelque temps à Radio-Canada pour travailler, notamment comme lectrice de nouvelles à la radio, avant de quitter définitivement.

C’était très difficile pour mon moral de parler de mauvaises nouvelles, mais c’est un travail extrêmement formateur.

J’ai alors constaté que Les Débrouillards cherchaient une rédactrice en chef pour lancer un nouveau magazine de sciences pour adolescents. C’est un public que j’adore et c’était ma chance de revenir dans le monde de la science!

Tu es rédactrice en chef du Magazine Curium, magazine scientifique pour les 14 à 17 ans depuis plus de 5 ans. Qu’est-ce que le magazine Curium?

C’est extraordinaire!! C’est une idée sortie de la tête du fondateur des Débrouillards, Félix Maltais. Faire une suite aux Débrouillards, un magazine pour ados, afin de combler un vide dans l’offre scientifique avant Québec Science.

Curium c’est un magazine de science pour ados, qui se démarque par un traitement et une approche beaucoup plus sociale. Bref, il y a un peu plus de 5 ans, Curium c’était un cahier Canada dont j’avais numéroté 52 pages… vertigineusement vides. Aujourd’hui, c’est un magazine bien vivant, avec ses rubriques, ses BD, ses chroniques. C’est également une chaine YouTube de vulgarisation scientifique, du contenu pédagogique, et tout un bouillonnement de projets «connexes». Et, bien sûr, une équipe exceptionnelle!

À titre informatif, les éditions de septembre de nos 3 magazines (Explorateurs, Débrouillards et Curium) sont distribuées à plus de 300 000 exemplaires gratuitement dans les écoles du Québec. Notre éditeur, Publications BLD, a comme mission de favoriser l’éducation citoyenne et l’esprit critique chez les jeunes. Ceci est fortement ancré dans l’esprit du fondateur et des gens qui œuvrent quotidiennement à offrir un produit de qualité pour le mieux-être de la société.

En 2014, on disait de Curium qu’il était le tout premier magazine intello pour ados au Québec. Est-ce une fierté pour vous?

Une grande fierté, c’est sans doute ma plus grande réalisation jusqu’à maintenant. On croyait en la nécessité d’offrir un média de qualité aux ados. On l’a fait, et ça a marché.

C’est l’œuvre d’une équipe qui a grandi, qui a évolué en échangeant avec les jeunes, qui a gagné leur confiance et avec qui nous avons tissé de formidables liens. On a fait le pari de produire un magazine de contenu qui fait appel à l’intelligence des adolescents, et on a gagné leur cœur ! Je ne remercierai jamais assez nos lecteurs.

Dans le cadre du 50e anniversaire de l’UQAR, on vous a choisi à titre de diplômée au parcours remarquable parmi un groupe de plus de 50000 diplômées et diplômés...

C’est super flatteur et étonnant. Je suis contente de mon parcours et j’ai encore un million de projets. C’est un honneur de recevoir cette reconnaissance de la part de mon université.