Le professeur en sciences de la gestion du campus de Lévis de l’UQAR, Charles Côté a offert une formation intensive à des professionnels de la santé du district sanitaire de Diourbel au Sénégal aux principes de bases de l'ergothérapie et de l'ergonomie et leur proposer des pistes d'interventions pertinentes et réalistes. Cette première collaboration avec le continent africain avait pour objectif de répondre aux nouveaux besoins et aux nouvelles réalités des spécialistes de ce système de santé et sécurité au travail en voie de développement.

Kinésiologue de formation, le professeur Côté a collaboré avec le professeur de l’UQAT Oumar Mallé Samb à la mise sur pied de cette formation inédite, tenue en octobre ainsi qu’en avril dernier. « L'ergothérapie est expliquée aux apprenants, ses schèmes et ses valeurs, puis se centre sur les diagnostics pouvant entraîner des situations de handicap à domicile et sur les façons de s'y adapter. La section sur l'ergonomie présente ses bases, puis se centre sur les maladies pouvant se développer en milieu de travail et présente les façons de les éviter ou de s'y adapter. Des recommandations sont mises de l’avant pour prévenir les lésions physiques et psychologiques », explique Charles Côté, spécialiste en ergonomie qui a complété son postdoctorat en 2007 à l’Université de New South Wales, en Australie.

« Parmi les priorités d’intervention, l’ergothérapie et l’ergonomie font partie des plus cités », explique le professeur Côté, qui a déjà enseigné pendant près d’une vingtaine d’années à des professionnels de la santé en présentant notamment les facteurs de risque et de prévention des troubles musculosquelettiques. « Ces deux professions n’existent pas au Sénégal, alors que les blessures et maladies liées au travail tout comme la non-participation sociale et les situations de handicaps liés à ces blessures et maladies – à l’instar de toutes autres déficiences – y sont omniprésentes », affirme-t-il.

« L'ergothérapie et l'ergonomie sont deux champs d'expertise quasi absents des curriculums au Sénégal, bien que tous deux ont fait leurs preuves dans de très nombreux systèmes de santé dans le monde. Diminuer les risques de blessures et réduire les situations de handicap sont la base d'une société durable, juste et équitable et sont nécessaire à la santé économique d'un pays », soutient le professeur Côté.

À la fin de ce projet ayant déjà bénéficié d’un financement de 7 000 $ à la suite d’un concours lancé par le ministère des Relations internationales et de la francophonie, les professionnels de la santé formés seront en mesure de comprendre les liens entre déficiences, incapacités, environnement et handicap, reconnaître les risques de blessures, de maladies en milieu de travail et les situations de handicap dans les activités de la vie quotidienne. De plus, ils pourront proposer des recommandations pour réduire ces risques, favoriser le retour au travail d'une personne s'étant blessée, ayant subi une maladie ou vivant avec une incapacité et aussi des adaptations simples à domicile dans le but d'améliorer la participation sociale des personnes avec des déficiences.  Enfin, ils pourront contribuer à réduire les tabous sur le handicap et réduire l'isolement des personnes vivant avec des déficiences.