Mailler les eaux est un carnet littéraire et scientifique des plus singuliers. Fruit de la rencontre entre le monde de la création littéraire et des sciences de la mer, l’ouvrage est un témoignage novateur d’une démarche de recherche interdisciplinaire.

Alors qu’elles étaient étudiantes à la maîtrise en lettres, Camille Bernier et Tina Laphengphratheng ont eu la chance de participer à trois missions océanographiques à bord du Coriolis II pour récolter des données sur les canyons sous-marins de l’estuaire du Saint-Laurent, au large de Pointe-des-Monts. Ces activités financées par le Réseau Québec maritime (RQM) et le réseau de centre d’excellence MEOPAR (Marine Environmental Observation Prediction And Response) leur ont permis de s’immerger dans le quotidien de la recherche en sciences de la mer.

« L’écriture de ce carnet écopoétique et géopoétique a convoqué une véritable démarche interdisciplinaire entre la création littéraire et les sciences de la mer », souligne la professeure Kateri Lemmens. « Les missions ont permis aux créatrices de rédiger de nombreux fragments géopoétiques et écopoétiques et de documenter les missions et la recherche. Le fait d’avoir accès à des pensées autres, à des fonctionnements autres, au travail concret des recherches qui sont menées sur le Saint-Laurent est une manne pour l’émerveillement et pour la création! », ajoute Mme Lemmens.

Dirigé par Camille Deslauriers et Kateri Lemmens (professeures à l’UQAR) avec Camille Bernier avec Tina Laphengphratheng et publié aux éditions de l’écume, Mailler les eaux est un carnet collectif qui a réuni une dizaine de personnes. En plus de Mmes Bernier, Deslauriers, Laphrengphrateng et Lemmens, y ont participé Coralie Beaudin, Élise Denis, Léna Giroux, Florien Jacques, Catherine Lalande, le photographe Jean-Christophe Lemay, la professeure Audrey Limoges (UNB), le professeur Jean-Carlos Montero Serrano (ISMER), Alexandre Normandeau (Commission géologique du Canada -Atlantique) et Hannah Sharpe.

Le carnet comporte des fragments de texte, des poèmes, des documents scientifiques et des photographies. L’écriture de « Mailler les eaux » a été réalisée de manière intersectorielle, mentionne le professeur Montero-Serrano. « Les scientifiques ont participé à des ateliers d’écriture et les créatrices ont écrit non seulement à partir des missions, mais aussi de tous les matériaux découlant des missions et des écrits produits par les scientifiques. L’exercice a suscité des dialogues et des conversations entre les arts, la littérature et la science afin de comprendre et d’écrire les enjeux de la recherche en sciences de la mer et d’en faire ressortir toute la poésie comme le montre le carnet. »

Le carnet Mailler les eaux est disponible en librairie.