Des professeurs en sciences de la santé développent une unité virtuelle de soins intensifs. Une plateforme de formation qui permettra aux étudiantes et aux étudiants en sciences infirmières, en travail social et en kinésiologie de développer des habiletés dans un milieu de stage novateur.

L’idée derrière ce projet technopédagogique des professeurs en sciences infirmières Frédéric Banville et Daniel Milhomme est d’élaborer un environnement numérique immersif permettant aux étudiantes et aux étudiants d’appliquer les notions théoriques vues en classe. « La réalité virtuelle est une option de plus en plus reconnue en enseignement. Elle est utilisée pour le développement d’habiletés cliniques, comme l’évaluation, l’intervention et la réadaptation. Par sa capacité à reproduire avec exactitude la vie réelle, elle constitue un moyen pédagogique écologique par excellence en s’éloignant des conditions plus ou moins artificielles retrouvées dans des laboratoires classiques », explique le professeur Banville.

Les professeurs en sciences infirmières Frédéric Banville et Daniel Milhomme.Les professeurs en sciences infirmières Frédéric Banville et Daniel Milhomme.Le premier scénario proposé par l’unité virtuelle de soins intensifs (UVSI) met en scène un patient dont la vie est en danger. L’action se déroule dans une aile d’hôpital comprenant quatorze chambres, un poste de garde et des bureaux de consultation. « L’environnement virtuel fournira aux étudiantes et aux étudiants un contexte clinique standardisé qui leur donnera l’occasion non plus d’observer une vidéo ou une intervention directe de leur superviseur, mais de se pratiquer d’une façon sécuritaire, reproductible et accessible. L’unité virtuelle de soins intensifs sera en quelque sorte un milieu de stage interdisciplinaire visant le développement des habiletés en lien avec le processus de surveillance clinique, en relation d’aide et en réadaptation », mentionne le professeur Milhomme.

Une multitude de scénarios seront développés afin d’exposer les futurs professionnels de la santé à des situations qu’ils sont susceptibles de rencontrer dans leur pratique professionnelle. Avec la collaboration du professeur en travail social Marc Boily, un deuxième scénario axé sur la relation d’aide sera d’ailleurs élaboré. Les étudiantes et les étudiants en sciences de la santé devront intervenir auprès de la conjointe ou du conjoint d’un patient instable.

L’unité virtuelle de soins intensifs sera bientôt en phase d’expérimentation pour optimiser les apprentissages d’habiletés pratiques. Une douzaine d’étudiantes et d’étudiants collégiaux et de l’UQAR en sciences infirmières et en travail social participeront cet hiver à ce processus d’évaluation. « Pendant les interactions, l’étudiante ou l’étudiant recevra des rétroactions du système sur les interventions réalisées. Leurs bons coups seront notés, les interventions alternatives seront notifiées et les lacunes sur le plan de certaines habiletés seront relevées. Ils auront donc l’occasion de se reprendre et de parfaire la justesse des interventions », précise le professeur Milhomme.

La phase d’expérimentation se poursuivra jusqu’à l’été prochain. « Cette expérimentation pourra ouvrir la voie d’un nouveau type de formation à distance par l’utilisation de la réalité virtuelle. Des apprentissages autonomes et guidés par un superviseur ou un enseignant peuvent se réaliser indépendamment des distances par l’intermédiaire d’un lieu de pratique ou d’une classe virtuelle tridimensionnelle. À terme, l’unité virtuelle de soins intensifs pourrait être utilisée par tous les ordres d’enseignement », conclut le professeur Frédéric Banville. Mentionnons que le projet a reçu, entre autres, un appui financier de 7000 $ de FADIO, un regroupement de 18 établissements d’enseignement du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine qui a été mis sur pied afin de partager leurs expertises et de favoriser les initiatives de formation à distance.